Une matinée au parc
Les prémices du printemps réunissent quelques âmes désireuses de profiter de la nature. Le parc fleurit, se pare de couleurs, la verdure semble plus lumineuse que jamais, les enfants investissent les aires de jeux, les oiseaux dorment paisiblement au bord de l'eau. C'est étrange comme le retour du soleil, et peut-être l'image que l'on reflète, détermine la communication des gens. Les interactions se multiplient de manière aussi sympathiques que lors de mes premières visites à Bordeaux. Je m'attarde devant chaque détail, avide de capturer, de distiller, de savourer. Il faudrait, peut-êre, que j'investisse dans un vrai appareil photo. Un garçon vient me demander du feu. Il y a toujours un briquet dans ma poche. J'ose lui demander une cigarette, et comme il ne consomme pas d'industrielles, il prend la peine de m'en rouler une. Nous échangeons quelques mots. Nous ressemblons à deux amis en train de discuter. Aurevoir. Nous ne nous reverrons jamais et c'est bien ainsi, la vie continue son cours. Un homme me salut, au bord du lac, et nous photographions le même canard. L'oiseau, paisible, cache sa tête sous son aile pour sommeiller. Sn calme nous fait sourire. Plus loin, une petite fille tient la main de sa mère, et s'exclame, m'appercevant "Oh, la dame prend des photos". Un sourire échangé, encore. C'est simple, mais agréable.
Des vitrines toutes colorées
Dans les petites ruelles autour du centre, au coeur de Bordeaux, se succèdent des échoppes mignones et magasins d'artisanat dont les vitrines rivalisent de couleur et de charme.
Les coeurs sont en chocolat (Fauchon).
127 heures
127 heures, le film : Les premières minutes sont originales, étonnantes, novatrices. On prend plaisir à distiller les détails, la caméra trouve les meilleurs angles, comme des photographies animées. Le reste du film se déroule différament. Une situation absurde. Cependant, l'histoire est basée sur des faits réels. Vu l'intrigue, la position du personnage (le bras bloqué par un rocher au fond d'un cayon durant 127 heures), on pourrait craindre l'ennui ou la répétition. Ils n'y sont guère, bien au contraire. Une empathie intense naît entre le héro et les spectateurs. Partage d'angoisse, de désespoir, d'onirisme, d'humour. Les registres alternent brillament. Les cadrages aussi. Si certains s'accordent à penser qu'il est dommage de connaître déjà la fin, les doutes surgissent pourtant jusqu'au dénouement. Par le courage et la force d'Aron Ralston, on découvre que, même plongé dans les ténèbres, l'être huamin sait encore trouver la lumière.
J'avais remarqué, sans être capable d'expliquer précisément la raison, une parenté avec "28 days laters", un film qui, par sa conception (pas de super-héro), son cadrage, et la syncronisation de l'accompagnement musical, m'avait marquée. Danny Boyle en est également le résalisateur. La recherche d'une certaine authenticité (plans parfois du style amateur, lorsqu'Aron se filme, mais qui ne remuent pas dans tous les sens) l'absence d'effets spéciaux, de cascades, dans une histoire de suspens ; ainsi qu'une atmosphère un peu oppressante sont les points communs que j'attribuerais à ces deux oeuvres.
Au fil des ruelles
Bordeaux : Une ville aux différents visages. Il est plaisant d'habiter un lieu depuis un an, et de le découvrir encore. Cette promenade à travers les ruelles, la curiosité pour seule guide, m'a conduite vers la basilique Saint-Seurin, dont je ne connaissais pas encore l'existence. Une jolie découverte au coeur de la ville. De ces quartiers anciens à l'ouest, où chaque maison fourmille de détails, de gravures. La basilique est sombre et calme. Plusieurs chapelles lui confèrent une multiplicité d'intimités. Des inscriptions latines au mur et la douce musique qui flottait ajoutent au mystère. L'orgue imposant surplombe l'entrée, dans l'ombre. Vision d'autant plus saisissante que l'on se retourne pour quitter les lieux et que l'on apperçoit encore cette ultime surprise.
Le bruit de la circulation s'évanouit. Il ne semblerait pas étonnant de voir les calèches et les dames aux grandes robes surgir dans l'allée. Le silence des ruelles, l'alternance de ces petits manoirs aux briques jaunes sables, puis grises, parsemées de fioritures, nous transporte dans un autre temps.
Le Colisée, le palais Galien en ruines se dresse soudainement à l'horizon, dissimulé entre de vielles demeures. Les époques se cotoîent. L'Autrefois prend vie dans cette partie de la ville.
Au hasard de la rue... une rencontre.
Photos prises pour mon Alter Ego.
Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d'agate.
Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s'enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,
Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,
Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.
Baudelaire - "Le Chat" - Les Fleurs du Mal